Durant cinq jours, la région de Tamba s’est engagée sur trois fronts dans le domaine de l’amélioration de la santé des populations notamment avec l’élimination de la filariose lymphatique pour ces 5 années, la survie de l’enfant et la campagne de détection de masse des malvoyants. Cette opération a permis de dégager les enjeux du contrôle de l’onchocercose et la lutte contre les helminthiases (infestations liées aux vers parasites de l’intestin de l’homme ou de certains animaux).*
Maladie des populations dites pauvres, totalement négligées et ignorées au Sénégal, où elle menace plus de cinq millions d’habitants des régions endémiques comme Tambacounda, Kolda, Louga, Kaolack, St-louis, la filariose lymphatique est un ver qui s’installe dans la lymphe et est transmise par le moustique comme l’anophèle qui pique des personnes infectées. Les larves migrent vers les pièces buccales du moustique et sont injectées vers la personne saine lors d’un prochain repas de sang du moustique, selon Dr Lt colonel Lamine Diawara, médecin-chef de la région de Tambacounda. Il s’agit, selon lui, par le traitement en cinq ans, d’arriver à interrompre la transmission par l’administration de deux médicaments l’Abendozole et l’ivermectine pour les sujets qui ont dépassé les 90 cm de taille.
Dans un premier temps les districts de Bakel, Kidira, Goudiry, Dianké Makhan, Tambacounda, Koumpentoum et Maka Coulibantang seront touchés dans la région de Tambacounda, une zone pilote.
Le Dr. Antonio Felipe junior, représentant de l’Oms au Sénégal a salué la réalisation d’objectifs ambitieux et légitimes que sont l’élimination de la filariose lymphatique et le renforcement du contrôle de l’onchocercose dans la région en phase avec l’engagement des autorités sénégalaises, de faire de la lutte contre les helminthiases ou maladies tropicales dites négligées et l’onchocercose qui sont de graves problèmes de santé dans le monde.
Une priorité et une urgence sanitaire.
Touchant l’Afrique à cause de sa pauvreté et des mauvaises conditions environnementales et d’hygiène, leurs conséquences sont physiques, psychologiques et économiques. Les conséquences de cette maladie affectent non seulement la productivité mais aussi la santé reproductive et le rendement intellectuel.
Sur le milliard de personnes menacées dans le monde, le tiers est en Afrique sub-saharienne. Ce sont environ 120 millions de personnes qui souffrent de cette maladie, dont les 40 millions présentent des malformations handicapantes. Fort heureusement, a indiqué le représentant de l’Oms, ce sombre tableau est compensé par d’importants progrès accomplis dans la lutte contre l’onchocercose. Notamment au Sénégal où, cette endémie n’est plus un problème de santé publique. Toutefois, a-t-il souligné, il est important à ce stade de maintenir les acquis en poursuivant le traitement de masse des populations à risque.
En donnant le coup d’envoi de cette campagne en présence du représentant national de cette lutte au Burkina Faso, le gouverneur Cheikh Tidiane Dieng a déclaré que la région est sur trois fronts pour l’amélioration de la santé. Il est aussi question au cours des journées de survie de l’enfant de réduire les taux de mortalité infanto-juvénile (de 200 pour 1000) et de mortalité maternelle (qui varie entre 508 et 1022 décès pour 100.000 naissances vivantes) dans la région.
Ces taux sont les plus élevées dans le pays, car la moyenne nationale est de respectivement 121 pour 1000 et 434 décès pour 100.000 naissances vivantes.
PAPE DEMBA SIDIBE, LE SOLEIL