LE DOUANIER AVAIT TUÉ UN CONTREBANDIER Le Procureur requiert deux mois avec sursis et 5 millions de francs de dommages intérêts
Deux mois assortis de sursis et cinq millions de FCFA en guise de dommages et intérêts à payer à la famille du défunt Mauritanien, c'est la peine requise par le procureur Serigne Bassirou Guéye à l'encontre du douanier Mor Badiane qui avait froidement abattu un contrebandier ayant tenté d'introduire de la marchandise frauduleuse au Sénégal.
Les faits pour lesquels Mor Badiane comparaissait à la barre du tribunal régional de Tambacounda mercredi 6 février dernier remontent au dimanche 9 décembre 2007, aux environs de 14 heures 30 minutes. C'était suite à une information faisant état d'un vaste trafic de marchandises d'origine frauduleuse que se livraient des sujets mauritaniens, parmi lesquels figurait Mohamed Dicko né en 1984.
Sans désemparer, les soldats de l'économie de la brigade de Bakel se sont rendus au lieu indiqué qui se trouve être le village de Manaél dans la communauté rurale de Moudéry. Sur place, ils ont aperçu Mohamed Dicko au bord de la rive du fleuve, prêt à traverser avec la marchandise. Après trois sommations restées sans suite des agents de la douane, un des leurs - en l'occurrence Mor Badiane - a ouvert le feu sur le contrebandier qui est mort sur le coup. Informés du drame, les pandores de la brigade de Bakel ont rappliqué dare-dare sur les lieux pour constater les faits. Le corps du Mauritanien a d'abord été transféré au district sanitaire de Bakel avant d'être transféré en Mauritanie.
Et c'est après quelques jours qu'une enquête a été ouverte par les pandores de Bakel sur instruction du procureur. Laquelle enquête a abouti à l'arrestation du soldat de l'économie. Déféré au parquet, il a été placé sous mandat de dépôt le 14 décembre 2007. S'exprimant sur le déroulement des faits devant une meute de soldats de l'économie venus le soutenir, Mor a nié les faits soutenant avoir tiré sur le moteur pour faire renverser la pirogue. Des déclarations qui n'ont pas convaincu le procureur Serigne Bassirou Guéye qui a requis deux mois assortis du sursis et 5 millions à titre de dommages et intérêts à payer à la famille de la victime. Après avoir rejeté la demande de mise en liberté provisoire formulée par le parquet pour le soldat de l'économie, le tribunal a mis l'affaire en délibéré jusqu’au mercredi prochain.
Article Par Pape Ousseynou DIALLO, L'Observateur.