Nobles, griots, forgerons et esclaves, les castes africaines nourrissent, dans l’Ouest du continent, de séculaires incompatibilités maritales. Des réalités culturelles qui rendent souvent impossibles de belles histoires d’amour.
Difficile pour les Keita, Coulibaly, Sakho, Ba, Sy ou encore Ly - familles nobles - d’épouser des Sissokho, Kouyate, Diabaté, Kamissoko ou Dognon - griots ou esclaves - ou encore des Fane, Ballo, Bagayogo, Kane ou Koumare - forgerons - en Afrique de l’Ouest où le problème des castes reste toujours d’actualité. Les mariages entre forgerons et griots ne sont pas formellement interdits par la tradition, mais peuvent connaître des oppositions de la part de certains forgerons s’estimant socialement supérieurs. Des pratiques en voie de disparition en milieu urbain, mais qui persistent en milieu rural et parmi la diaspora.
« Les esclaves et les castes ne relèvent pas de la même catégorie, explique Gilles Holder, chercheur à l’Institut des études africaines d’Aix-en Provence (France). Esclave est un statut juridique défini par la propriété, tandis que les castes, ou plus exactement les artisans spécialisés endogames, relèvent d’une catégorie sociale. Les esclaves sont les descendants des prisonniers de guerre et portent le nom de leur maître. »