La France va encore durcir les conditions d’entrée sur son territoire, faciliter l’éloignement des sans-papiers, et renforcer sa politique d’"immigration choisie", selon un projet de loi présenté hier en Conseil des ministres. Ce projet de loi, le cinquième sur l’entrée et le séjour des étrangers en sept ans, fait suite au désaveu infligé par des juges au ministre de l’Immigration Eric Besson. En janvier, 123 Kurdes syriens, débarqués illégalement sur l’île méditerranéenne de Corse et conduits dans divers centres de rétention du pays, avaient été remis en liberté. Des juges d’instruction avaient mis en cause la légalité de leur privation de liberté. Transposition dans le droit français de trois directives européennes, le nouveau dispositif prévoit la création d’une zone d’attente temporaire quand un groupe d’étrangers a franchi la frontière en dehors d’un point de contrôleL’existence d’une telle zone aurait permis d’y maintenir les 123 Kurdes de Syrie. La France compte depuis 1992 une cinquantaine de zones d’attente permanentes. Un étranger entré clandestinement y est "maintenu", le temps qu’il décide de repartir où, le cas échéant, le temps que les autorités s’assurent du bien fondé d’une demande d’asile. Portant de 30 à 45 jours la durée de rétention des étrangers expulsables, le texte prévoit la possibilité d’assortir l’expulsion d’une interdiction de retour sur le territoire français pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans.Plusieurs associations françaises ont dénoncé dans une tribune au Monde cette "double peine" dont on "sait déjà qu’elle n’aura d’autre effet que de créer et de perpétuer des situations de précarité, aussi kafkaïennes que dramatiques pour les personnes et leur entourage".Autre signe de durcissement de la loi : même en possession d’un visa en cours de validité, un étranger peut être reconduit à la frontière s’il présente une menace pour l’ordre public.
Immigration : La première "journée sans immigrés" mobilise surtout à Paris et en Italie
La première "Journée sans immigrés", un nouveau mode d’action consistant à se "retirer" de la vie économique pour montrer l’apport de l’immigration, a mobilisé lundi des centaines de personnes à Paris et a suscité de multiples initiatives en Italie. Des personnes participent à un rassemblement sur le parvis de l’Hôtel de Ville à Paris, le 1 mars 2010, dans le cadre de la "Journée sans immigrés". De 12H00 à 14H00, le parvis de l’hôtel de ville à Paris, a été la scène de débats, d’histoires familiales partagées, de musique, d’échanges entre plusieurs centaines de personnes d’horizons différents se reconnaissant dans un refus de stigmatisation de l’immigration. Chefs d’entreprise et cadres d’origine étrangère, étudiants d’Europe de l’Est, militants du collectif "24H00 sans nous" ou collectifs de sans-papiers ont martelé leur "ras-le-bol de l’instrumentalisation politique de l’immigration". "Le message des citoyens qui sont ici est clair", résume Alexandre Mesin, jeune ingénieur venu en compagnie de sa femme Weiwei, née en France de parents chinois, "nous en avons marre d’entendre parler de l’immigration comme d’une menace et non comme une richesse". "La France ne serait rien sans ses immigrés", renchérit Rym Cherifa, 24 ans, styliste d’origine marocaine. "Ce rassemblement réveille le vivre-ensemble". Le collectif, lancé en juin dernier, a calqué l’idée de boycott économique (24H00 sans consommation et sans travailler) sur un vaste mouvement de protestation mené par les Latinos-Américains aux Etats-Unis en 2006 contre la politique d’immigration. Le "déclic" de la quinzaine de personnes à l’origine du mouvement a été provoqué par les propos lancés par Brice Hortefeux à un jeune militant d’origine maghrébine lors de dernière université d’été de l’UMP. La date du 1er mars a été choisie car elle marque le cinquième anniversaire de l’entrée en vigueur du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), qui instaurait une immigration "choisie" sur des critères économiques.
Interview du tout nouveau docteur en Histoire contemporaine Cheikhna Mouhamed Wagué
M.WAGUE Cheikhna : Je suis mauritanien, kaédien et soninké. S’agissant de mon parcours, j’ai fait à la fois des études religieuses et des études dites modernes. J’ai fait l’école coranique et théologique auprès de mon père, El hadj Mahamadou Bouna Wagué, et ce, en parallèle avec l’école moderne. En ce qui concerne cette dernière école, j’ai fait mes études primaires à l’école II de Kaédi, mes études secondaires au collège et lycée de cette même ville. Quand j’ai eu mon baccalauréat, je me suis inscrit au département d’histoire de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Nouakchott. J’ai fait quatre ans dans cette université. Après avoir fini ma maitrise et parce que j’étais lauréat de ma promotion, l’État mauritanien m’a accordé une bourse de troisième cycle, ce qui m’avait permis de faire l’année qui a suivi ma maitrise, un DEA d’histoire sous la direction du Professeur Abdoulaye Bathily, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mais vu les engagements politiques du Professeur Bathily, mais surtout compte tenu que l’Université de Dakar tardait à mettre en place le système de doctorat nouveau régime, plus valorisant et plus consistant que celui du troisième cycle, j’ai envoyé un dossier à la Sorbonne où ma candidature a été tout de suite retenue. Mais, il a fallu que je négocie mon départ avec mon père qui voulait que je reste à Dakar plus près du pays, d’autant que mes autres frères étaient aussi à l’extérieur. Mais comme mon père est un homme éclairé qui aime bien les études, aussitôt que je lui ai expliqué les enjeux de ce départ vers la France et mes objectifs, il a fini non seulement par accepter, mais aussi prier pour moi, en disant que rien ne pourra, incha Allah, faire pièce à l’obtention de ce titre de la plus belle manière. Et, comme à son accoutumée, voilà que ses prémonitions se sont avérées comme il les avait prédites.
LES COMMUNAUTÉS SONINKÉES DU FOUTA TORO (MAURITANIE, SÉNÉGAL) DEPUIS LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE
Le libellé exact de la thèse est :
LES COMMUNAUTÉS SONINKÉES DU FOUTA TORO (MAURITANIE, SÉNÉGAL) DEPUIS LA FIN DU XVIIIe SIÈCLE.
PEUPLEMENTS, MIGRATIONS ET STRATÉGIES IDENTITAIRES
«Respect 93 »:La polygamie néfaste pour les femmes et les enfants
En France un rapport conclut que la polygamie est « destructrice pour les femmes et les enfants» qui la subissent. Ces derniers ne peuvent bénéficier de l'éducation qu'ils devraient recevoir, ils sont très tôt privés de leur futur et ils n'ont que peu de chance de vivre une vie normale. Ces victimes n'ont pas choisi ce destin, mais il s'impose à eux sous les formes les plus dures : inégalité dans le mariage et soumission pour les femmes, renoncement aux droits fondamentaux à l'intimité, privation d'une éducation digne de ce nom, misère matérielle, peur du lendemain. Son auteur Sonia Imloul, notamment responsable d'une association de prévention de la délinquance, critique « l'absence de données fiables » sur la polygamie. Il y aurait entre 30 000 et 50 000 familles polygames en France, selon Sonia Imloul responsable de l'association «Respect 93 » en région parisienne et ancienne membre du Conseil économique et social. Interdite en France depuis la loi de 1993 dans le cadre des regoupements familiaux, la polygamie est pourtant encore pratiquée essentiellement par des familles originaires d'Afrique noire. L'origine du mot est à chercher dans le grec ancien: de poly(plusieurs) et gamos (mariage). Dans les sociétés où la polygamie est reconnue(50 pays environs) un homme peut épouser plusieurs femmes. Le phénomène semble être (aussi vieux que l'histoire de l'humanité)soulignait la Commission consultative des Droits de l'homme dans son rapport sur le sujet en 2006, qui citait parmi les causes probables et antiques la volonté d'une descendance nombreuse et la nécessité de composer(à l'époque)avec une forte mortalité des femmes et des enfants en bas âge. Souvent considérée comme une fatalité les autorités publiques ont du mal à la combattre. Elle suscite les pires fantasmes dans l'opinion. Pour Sonia Imloul, il est urgent de lever le tabou et de dénoncer le caractère dévastateur de la polygamie sur les femmes et surtout sur les enfants. Dans ce rapport, l'auteure avance aussi des mesures, notamment pour relancer la politique de décohabitation des co-épouses afin de leur permettre d'aller vivre ailleurs avec leurs enfants ainsi que l'obtention d'un titre de séjour.