Dans le monde Soninké, être enfant donne droit à plusieurs petits plaisirs. La cueillette de fruits sauvages était un moment de pur délire. La période de " Séguéréyé" ( cueillette ) coincide avec la fin de la saison des pluies. Après la moisson, les jeunes parcouraient la brousse à la recherche de fruits. En bande ou en solitaire, ils grimpaient, sautaient, et rampaient pour dégoter des amuses-gueules prisés par les paysans. Les plantes les plus recherchées etaient le " Fa " ( Jujube : plante épineuse aux fruits rouges et succulents), le "Sexene" ( Balanite ou "Sump") , le "Tuuro" et le “bude”,( “Nymphea micrantha”= Nénuphar) . Généralement, les endroits les plus généreux en fruits sauvages étaient repérés lors de la période de " Xatandé ". Rappelons que le Xatandé est une étape de la saison des pluies pendant laquelle les jeunes doivent surveiller les champs contre les oiseaux et autres animaux nuisibles. Ils restaient des journées entières dans la brousse. Ainsi, pour échapper à la monotomie, ils s'adonnaient à des activités ludiques telles que la pêche ou la cueillette. Pendant cette période de surveillance des champs, les enfants repèraient les arbres fruitiers et les nénuphars. Idéalement, ils investissaient ces lieux avec tous leurs camarades de jeu après les récoltes. Ils choisissaient généralement les week end pour silloner la brousse armés de longs bâtons et de sacs. Ils se partageaient pour ramasser les fruits. L'arbre fruitier le plus prisé était le "Fa" ( Jujube ). Cet arbre donnait des fruits succulents. Pour maximiser la récolte, les enfants secouaient les arbres en tapant sur les branches à l'aide de bâtons ou de pierre. Pendant des minutes l'arbre était "vandalisé" pour le défaire de ses fruits rouges si savoureux. Dès que les " boules rouges " devenaient abondants, les jeunes remplissaient leurs pots et leurs poches. Ils pouvaient passer de longues heures en appliquant le même mode opératoire sur tous les arbres de la brousse. Ils remplissaient leurs sacs en chantant, en dansant et en rigolant. Les fruits récoltés etaient souvent destinés à leur propre consommation ou pour la vente. Les jeunes de familles modestes profitaient de cette récolte de fruits pour s'acheter des chaussures ou des habits surtout en période de fêtes. A coté du " Fa", les jeunes cueillaient également du " Sexene" et le "Tuuro". Le "Sexene" obeït au même rituel que le " fa" contrairement au " Tuuro". Le "Tuuro" est un grand arbre. On lui prêtait d'être un arbre hanté. Les jeunes se contentaient de ramasser les fruits tombés par le vent. Les jeunes aimaient particulièrement la récolte de nénuphars. Cette plante était très recherchée en période de saison sèche. Il y avait plusieurs variétés de "Bude". Selon la couleur, les Soninkés donnaient des noms. Ces pseudonymes correspondaient à plusieurs éthnies africaines.
Ali Soumaré : génération quartiers
Mais comment fait-il pour rester aussi zen ? Ali Soumaré, 29 ans, a traversé les émeutes de Villiers-le-Bel, en novembre 2007, comme porte-parole des familles et des quartiers, harcelé par des dizaines de journalistes du monde entier, par les pouvoirs publics paniqués par l'ampleur des violences, par les jeunes soucieux de faire entendre leur colère, par les élus souhaitant disposer de relais sur le terrain. D'une voix égale, sans jamais s'énerver, toujours cordial, il a assuré cette mission impossible de pacificateur, évidemment bénévole, au milieu de la fureur urbaine et médiatique. Ces derniers mois, le jeune militant ne s'est pas départi de son calme pour affronter d'autres phénomènes de bandes, d'autres conflits de territoire, d'autres règlements de comptes : la vie interne du Parti socialiste. Car Ali Soumaré est favori pour devenir la tête de liste du PS pour les élections régionales de 2010 dans le Val-d'Oise, représentant de la jeunesse et de la diversité, indice d'un possible renouvellement du PS et contre-feu idéal aux initiatives de la droite en matière d'ouverture aux Français issus de l'immigration. Sauf que, depuis qu'il a fait acte de candidature et obtenu le soutien de la direction locale du parti, les chausse-trappes se sont multipliées. Certains, au sein du PS, ont fait courir des rumeurs sur son antisémitisme supposé. En cause, une altercation avec un militant du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), six ans auparavant. L'accusation - fausse - l'a secoué. Il a dû menacer de porter plainte pour diffamation pour faire taire les bruits. D'autres "gentils" camarades se sont aussi interrogés, plus ou moins discrètement, pour savoir s'il n'avait pas un casier judiciaire défavorable, ce qui n'est pas le cas, faut-il le préciser. "Ces sous-entendus, c'est très dur à vivre. C'est parce que je suis noir qu'on se pose ces questions sur moi ?" Dans le vieux parti blanc, l'émergence d'une jeune pousse de couleur a fait grincer les dents de ceux qui ont le sentiment d'être injustement dépassés dans la course aux responsabilités militantes et politiques.
La célébration de la Tabaski en pays Soninké : Suite et Fin
Dès l'aube, ls garçons détachaient les béliers et prenaient la route du fleuve. C'est la fête du mouton. Les berges du fleuve devenaient alors un lieu de concert de bèlements. Le mouton se voyait à perte de vue. Chaque maison pouvait avoir en son sein quatre voire cinq béliers. Chaque adulte qui avait les moyens se payait un bélier pour le sacrifice. Les groupes de jeunes descendaient ainsi avec une horde de béliers au fleuve et snobaient leurs copains qui en possédaient qu'un seul. " Le leyia " ( Mouton de sacrifice ) devait être gros et gras. Enfant, j'avais une chance inouie. Mon grand père avait toujours le plus gros mouton de la ville. Etant Imam de la mosquée et devant présider la prière de l'Aïd, il devait toujours trouver un mouton à la hauteur de l'évênement. Plus souvent, ce mouton était un " Batundo". Il avait un élevage de mouton de bonne race. Annuellement, les brebis mettaient bas de jolis agneaux. On les nourrissaient et les entretenaient quotidiennement. On savait tous que ces moutons devaient être à la hauteur avant la fête. Pendant deux ans, les " Batundo " avaient le droit de circuler dans la maison et mangeaient à leur guise. Du mil, de bonnes herbes, des feuilles de patates et de maïs faisaient souvent leur régal. Ils devenaient gros et gras. On leur donnait souvent des noms tels que : Diambar, Lion, Malick, Almoudo... Ces moutons faisaient partie intégrate de notre vie. Nous snobons nos copains qui n'avaient pas la chance d'avoir de gros béliers chez eux. Généralement, leurs parents se contentaient d'avoir un mouton moyen sans caractéristiques particulières. Au fleuve, pour marquer les esprits, nous détachions les gros béliers et s'adonnions à des "battles " de moutons. Les chocs étaient violents. Certains béliers perdaient leurs cornes. Nous rigolions et chambrions les propriétaires des moutons déchus. Un moment de pur délire. Nous lavions les moutons en rigolant, en se baignant et en se chamaillant. Les plus moqueurs pointeront du doigt les maigres moutons ainsi que les brebis. Ce serait une suicide de descendre avec une chèvre le jour de la Tabaski. Quelques heures plus tard, nous rentrions chez nous et nous nous preparions pour la grande prière matinale de "l'Aïd el Kébir". Un festival de grands boubous. Pendant que les uns mettaient des " Sabador Ganila " bien brodés, d'autres plus humbles se contentaient de " Sabador " en Wax ou en " Tergal".
La célébration de la Tabaski en pays Soninké : 1ère partie
" An ti faka ma banno" dit-on en Soninké. Depuis belle lurette, la fête de la Tabaski ou "fête du mouton" est un moment de pure gourmandise. Le " Banoo " est une fête du calendrier musulman célébrant l'acte de piété du prophète Ibrahim envers notre Seigneur. Ce saint homme avait vu en songe un sacrifice qu'il commetait au nom de Dieu : Egorger son fils Ismaïl. En mettant son cauchemar en pratique, Dieu lui envoya un mouton et epargna la vie de son fils. "L'Aïd el-Kebir" ou "Aid al-Kabir" (signifiant littéralement « la grande fête »), est la fête la plus importante de l'islam. L'appellation islamique provenant des hadiths est « fête du sacrifice » ou "Aïd al-Adha" (en arabe ) cet "aïd" marque chaque année la fin du "hajj" ( Pélérinage). Il a lieu le 10 du mois de "dhou al-hijja", le dernier du calendrier musulman, après "waqfat Arafa", ou "station sur le Mont Arafat". Elle est célébrée en grande pompe chez les Soninkés, un peuple à 99.99% musulmans. Dans le Gajaaga, cette fête se prépare quelques mois avant la date. Chaque tranche d'âge avait une série d'opérations à effectuer pour la bonne réussite de l'evênement religieux. Les jeunes aimaient particulièrement les préparatifs. Chaque groupe de jeunes devait fixer une cotisation et également établir une liste des besoins en équipement mobilier et sonographique. Pour s'acquitter de la cotisation, chaque jeune devait se débrouiller à sa manière si ces parents ne pouvaient pas lui assurer la somme. Pendant que certains investissaient la brousse à la recherche de fagôts de bois et de fruits comestibles, les autres investissaient les plages des villages à la recherche d'herbe " Diguitié" pour la vente. Ces activités permettaient aux jeunes de financer les besoins de leur groupe ou "Club". Autrefois, la principale source de revenus des jeunes était : " Le Leijir " ( Cultiver les champs en contrepartie de rénumération ). Les groupes bien structurés amassaient de l'argent durant l'hivernage par ce biais pour assurer l'indépendance du " club". Parfois, ils organisaient également des matchs de football avec d'autres quartiers voisins pour récolter des fonds qui leurs permettraient de s'assumer lors des fêtes telle que la Tabaski. En marge de ces préparatifs, chaque parent devait subvenir aux besoins de sa progéniture. Ainsi, à l'approche des fêtes, chaque famille devait amener ses enfants chez le tailleur pour la confection de leurs boubous. Les parents craignaient cette opération. Si les garçons etaient moins éxigents, les filles causaient quant à elles d'énormes soucis. En effet, un " sabador " et une paire de babouches ( " Moukouni" ) plairaient au garçon tandis qu'une fille demanderait au moins deux modèles de boubous à la mode. Leur choix était difficile. Elles se renseignaient très souvent auprès de leurs copines avant toute confection tout en ignorant que les portefeuilles n'ont pas la même valeur.
France : La chasse aux " Mariages Gris "
PARIS — Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a annoncé mercredi vouloir engager une "réflexion" sur les "mariages gris", qualifiés "d'escroqueries sentimentales à but migratoire", un projet immédiatement dénoncé par les associations de droit des étrangers. Ces "mariages gris" désignent des mariages conclus entre un étranger et une personne de nationalité française de bonne foi, abusée dans ses sentiments par un(e) étranger(e) dont l'objectif est d'obtenir titre de séjour ou nationalité française. Réunissant dans son ministère des hommes et des femmes se disant victimes de tels mariages, Eric Besson a d'abord fait valoir devant la presse que le nombre de mariages mixtes représente environ 30% de la totalité des mariages (273.500 en 2008). Un chiffre contesté par le sociologue Eric Fassin qui lui, donne le taux de 26,5%. Plus de 100.000 naissances issues de couples mixtes ont été enregistrées en 2008, soit 13% des enfants nés en France, contre 6% il y a dix ans, a également indiqué le ministre. M. Besson a souligné que le mariage représente aujourd'hui la principale "source" d'immigration en France: avec 50.000 autorisations de long séjour délivrées chaque année à ce titre, il représente le double du nombre de titres de séjours délivrés à titre professionnel. Une réalité qui ne correspond pas à l'objectif fixé par le président Sarkozy de parvenir à 50% d'immigration par le travail (l'immigration "choisie"). Par ailleurs, sur 100.000 acquisitions de nationalité française en 2007, les accessions par mariage ont représenté à elles seules près de 30.000. Le ministre a encore précisé que 80% des cas d'annulation de mariage concernent des mariages mixtes. Si Eric Besson a pris soin d'affirmer que les mariages mixtes représentaient "un enrichissement pour notre société", il a néanmoins souligné que leur défense "doit aller de pair avec la lutte contre les mariages de complaisance". Il a chargé Claude Greff, députée UMP d'Indre-et-Loire, d'"engager une réflexion" sur le sujet, à laquelle sera associé le ministère de la Justice. "Nous étudierons l'opportunité de proposer de nouvelles mesures afin de lutter plus efficacement contre les mariages de complaisance", a-t-il ajouté. "On est en train de fabriquer une peur, un danger pour préparer le terrain à un durcissement de la législation", a rétorqué Nicolas Ferran, porte-parole du collectif des "Amoureux au ban public", qui défend les couples franco-étrangers.