Mme Diallo Kadiata et Mme Aïssata Dieng.
Jeunesse au Sénégal : Mme Kadiata :
Je suis née au Sénégal en 1959, dans un petit village du sud-est, situé à côté de Bakel. Nous étions au bord du fleuve Sénégal, qui marque la frontière avec la Mauritanie. Á l'époque, les maisons étaient construites en terre avec un toit de paille mais maintenant, c'est un village superbe, très touristique, où tout est fait en terrasse. C'est magnifique ! Il y a plein d'animaux : des vaches, des moutons…Mon nom de jeune fille, c'est-à-dire le nom de mon père, n'est pas Kadiata mais Boli. Il était chef du village. C'est en fait mon arrière grand-père qui l'a bâti. En dehors de sa fonction de chef, mon père était agriculteur. Il s'occupait de ses animaux. Nous sommes très nombreux dans la famille ! Á l'origine, mon arrière grand-père est venu avec sa femme et maintenant, nous sommes des centaines ! Mon père avait deux femmes. Avec ma mère, il a eu trois filles et un garçon. Nous sommes donc quatre frères et sœurs. Mais de l'autre côté, ils sont sept : trois garçons et quatre filles. Nous avons tous reçu la même éducation, même si certains sont allés à l'école et pas d'autres. Dans le village, l'école n'a été construite qu'il y a vingt ans. Ceux qui comme moi sont nés bien avant n'ont donc pas pu la fréquenter. Par contre, je suis allée à l'école coranique. On y apprenait à lire et écrire le Coran, à faire les prières. Les petites filles et les petits garçons y étaient mélangés. Jeunes, nous étions toujours ensemble. Ce ne n'est qu'après, vers quatorze quinze ans, que nous étions séparés.