La population de Toulel, comme d’ailleurs tous les peuples ouest africains, sont des grands voyageurs. Au début du siècle dernier, les jeunes gens en quête d’une meilleure condition de vie matérielle partaient chercher fortune dans les pays de la sous région comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Gambie…Cette migration vers les pays les plus proches du pays d’émigration se faisait principalement en deux temps : en période d’hivernage, les travailleurs saisonniers ou navétanes partaient cultiver les champs d’arachides dans les bassins arachidiers au Sénégal ou en Gambie. Ils y restaient jusqu’à la fin des récoltes.
Et, durant le reste de l’année, les plus ambitieux se transformaient en jula (commerçant) et faisaient la navette entre la Côte d’Ivoire, la Centre Afrique et leur pays de départ. Mais après les deux guerres mondiales et la demande forte de la France d’une main-d’œuvre pour sa reconstruction, nous avons assisté au départ de certains ressortissants de ce village pour la métropole. Cette migration vers la France est devenue d’autant plus massive de nos jours que le village se vide de toutes ses forces vives, d’où l’abandon de certains travaux qui constituaient la principale source de survie des Toulelinko, habitants de Toulel.