A peine élu, le 44 ème président des Etats-Unis,
Barack Obama, s'est hissé à la hauteur de l'événement historique que constitue son élection, quarante ans après la fin de la ségrégation raciale. Dans un discours d'une grande simplicité, mais balayant deux cents ans d'histoire de la nation américaine, il s'est adressé à l'Amérique mais aussi au monde, à tous ceux qui "
écoutent serrés autour de leur poste de radio" dans les endroits reculés : "
Une nouvelle aube du leadership américain est à portée de main", a-t-il déclaré.
Premier président africain-américain de l'histoire des Etats-Unis, Barack Obama a été élu dans un raz de marée qui a mis tout le pays en liesse. Du New Hampshire à Harlem, des grilles de la Maison Blanche au Grant Park de Chicago, les Américains ont repris sa promesse : "Yes we can!" ("Oui, nous le pouvons!"), tout est possible à un peuple réconcilié.
Dans un pays ébranlé par les crises – économique, morale, identitaire –, Barack Obama a montré le chemin : "Nous sommes et nous serons toujours les Etats-Unis d'Amérique." A Chicago, Barack Obama s'est adressé à 65000 personnes depuis un podium protégé par deux vitres pare-balles. Son visage était grave, comme si le manteau de la fonction s'était imposé sur ses épaules. Il a limité les effusions avec Joe Biden, désormais vice-président élu. Lorsqu'il a fini son discours, les spectateurs, tous submergés d'émotion, certains en pleurs, sont restés longtemps à regarder la tribune et les familles qui s'y trouvaient : Michelle, la nouvelle First Lady, sa mère et son frère Craig Robinson, entraîneur de basket-ball. Malia, 10ans, et Sasha, 7ans, les fillettes à qui leur père a pris soin de dire qu'il les aimait "plus encore qu'elles ne le savaient". Elles ont gagné la permission d'avoir un chien, cadeau que leurs parents leur avaient promis avant de s'engager dans la course à la Maison Blanche.