PROPOS RECUEILLIS PAR FLORENCE TRAULLÉ > Une mission d’élus de la Région part lundi au Sénégal pour y faire le point sur l’état d’avancement des projets de coopération décentralisés en cours et à venir. Une coopération qui a une vieille histoire. Ginette Verbrugghe, vice-présidente aux relations internationales, explique ici pourquoi.
Que va faire la mission d’élus qui part ce lundi au Sénégal ? >> Tous les ans, nous avons un comité de suivi de notre coopération décentralisée. Une année, il se tient avec nos partenaires sénégalais ici. L’autre année, nous nous rendons sur place. C’est l’occasion de faire le point sur nos projets et réalisations, de voir les difficultés, les réussites, ce qu’il faut approfondir, mettre en oeuvre. Nous nous rendrons dans la région de Saint-Louis du Sénégal mais également à Matam, une ville qui était, jusqu’en 2004, dans la région de Saint-Louis mais qui en est sortie, suite à un redécoupage administratif. Nous allons donc entamer une nouvelle coopération avec eux.
Votre coopération avec Saint-Louis du Sénégal est une histoire déjà ancienne ? >> Elle remonte, avec des accords formalisés, à 1977 mais, dès 1988, il y a eu des actions de coopération mises en place. Nous avons donc, effectivement, une longue histoire là-bas.
Qui s’organise autour de quelles priorités ? >> Un appui institutionnel, via la formation d’élus et de techniciens, d’échanges de savoir-faire. Nous avons aidé la Région de Saint-Louis à mettre en place son plan régional de développement interne, un peu l’équivalent de notre schéma régional des territoires. Nous travaillons également à des projets de développement local, en faisant toujours attention à bien être dans des logiques de développement durable, d’activités respectueuses de la protection des ressources. Ainsi, nous avons installé des centrales éoliennes pour le pompage de l’eau, financées par la Région, avec l’Espace éolien développement et nos partenaires sénégalais. Elles fournissent de l’eau à plusieurs villages, eau qu’ils gèrent eux-mêmes.
Vous n’êtes pas que sur des problématiques de santé et d’éducation ? >> Non, même si, traditionnellement, c’est la première demande dans les accords de coopération. Exemple : nous avons aidé au développement touristique de la région (création d’un office du tourisme à Saint-Louis, de circuits touristiques et culturels) mais c’est vrai que l’éducation reste un vrai problème au Sénégal. C’est pourquoi, après avoir financé des constructions de classes dans des collèges et lycées et d’aménagements dans ces établissements (il n’est pas rare de voir des lycées de 300 élèves, avec seulement trois classes), nous allons construire un lycée sur place.
Ex nihilo ? >> Oui, même si bien sûr nous le faisons en lien étroit avec l’Éducation nationale sénégalaise. Il faut que nos projets correspondent vraiment à des besoins sur place. Le choix du lieu est donc laissé à nos partenaires sénégalais.
Des investissements lourds pour la Région ? >> C’est un vrai choix politique. L’objectif est d’arriver, d’ici à la fin du mandat, à 1 % de notre budget dédié aux coopérations Nord-Sud. Cela permet d’aller capter des fonds dans les différentes directions de la Région pour financer des actions au Sénégal mais aussi au Mali, au Maroc et, depuis peu, à Madagascar.
Source : http://www.nordeclair.fr