Le pouvoir militaire, instauré en Mauritanie depuis plus de deux mois, après un coup d'État renversant le président démocratiquement élu par les citoyennes et les citoyens mauritaniens, avait, la semaine dernière, réussi un délai au terme duquel il doit (ou devrait) remettre, sans condition particulière, le pouvoir au président déchu, M. Midi Ould Abdallah. Nous voilà au terme de ce délai, et aucune réaction digne de ce nom de la part de nos militaires ne se fait entendre. Nous ne partageons pas, cependant , une telle prise de position de l'Union africaine.
Ce qui, de fait, doit être posé aujourd'hui comme préalable à l'instauration de la de démocratie, du pouvoir civil en République Islamique de Mauritanie, c'est bien de contrainte les auteurs de ce coup d'État à définir un programme électoral cohérent ; à manifester leurs réelles motivations ; à exprimer clairement, sans aucune forme d'hypocrisie aux Mauritaniennes et aux Mauritaniennes leur intention de ne pas s'accrocher au pouvoir, comme cela s'est passé ailleurs dans le continent africain où, après avoir chassé le dictateur de la tête de l'État, « les sauveurs » se sont accrochés au pouvoir.