Il y a une particularité bien sénégalaise : le jour des élections, les reporters des différents journaux retransmettent en direct les résultats des bureaux de vote. Cette ingéniosité de la presse a dissuadé plus d'un à violer la volonté des citoyens sénégalais lors des joutes électorales. Abdoulaye Wade qui a défait Abdou Diouf, doit ainsi une fière chandelle à la presse privée de son pays. Il reconnaîtra d'ailleurs cet apport énorme des journalistes dans la consolidation de l'Etat de droit et l'avènement du Sopi (changement) au Sénégal intervenu le 19 mars 2000. Mais la lune de miel entre le nouveau pouvoir de Wade (augmentation de l'enveloppe de l'aide à la presse, voyage dans le Sangomar (avion présidentiel) et promesse de mettre fin au délit de presse, de même que la construction d'une Maison de la Presse, etc.), ne dura pas longtemps.
Le Sopi, d'obédience libérale, est accusé parfois même de faire pire que le régime socialiste de Senghor et d’Abdou Diouf en matière de liberté d'expression. Malgré la floraison des médias (écrits comme audiovisuels), des livres contre le maître du Sopi sont censurés. Une dizaine de livres sont ainsi interdits de vente au Sénégal, selon la presse sénégalaise.