Ils sont plus de trente mille Sénégalais qui vivent en terre mauritanienne. La plupart d'entre eux sont installés dans les quartiers de Socosim, 6èm, Travazeina. C'est le cas de M. Sall qui, après son baccalauréat, explique qu'il lui ‘fallait trouver du travail, surtout que je suis resté 5 ans en chômage après mes études universitaires. Et comme les Mauritaniens recrutent beaucoup des professeurs de français chez eux, je n'ai pas hésité’. Samba Moussa Sy est dans un cas similaire. Professeur de français exerçant depuis 8 ans à Nouakchott, il déclare bien gagner sa vie dans la capitale mauritanienne après avoir tourné le dos au désœuvrement.
Mais, dans l'île à Morphil, il n'y a pas que les hommes qui empruntent les chemins de l’exode. On y rencontre également des femmes, dont cette dame âgée de 34 ans qui a intégré les rangs de la police mauritanienne après avoir décroché son Brevet de fin d'étude moyen (Bfem) au lycée Baba Ndiongue de Podor. Affectée à Nouakchott, elle ne regrette pas de s’être prévalue de la nationalité mauritanienne de son père pour tourner le dos au chômage qui la guettait à Podor.
Aujourd'hui, ils sont des milliers de jeunes qui ont vidé leurs villages pour s’installer à Bogué, Kaédi, Alèg, Rosso où ils s'activent dans la menuiserie, la maçonnerie, l'artisanat, etc. ‘Et pourtant, on serait resté chez nous si l'Etat avait accepté de nous octroyer des financements, mais tel n'a pas été le cas’, se désole Abou Pène, un mécanicien qui a quitté son village de Sinthiou Dangdé à l'âge de 24 ans.
A. KANE
Source : Walf