Migrants ouest-africains : Miséreux, aventurier, ou notable politique africaine n° 109 mars 2008 Editions Khartala 219 pages
Voyage au cœur d’un phénomène clandestin
Dans ce dossier consacré aux migrations ouest-africaines ‘Politique africaine’ fait un retour sur des évènements récents - Ceuta et Melilla (2005) et les pirogues des Canaries ( 2006). Mais plutôt que d’amplifier un discours sécuritaire jouant sur l’essor présumé des migrations clandestines, on a choisi ici de resituer dans le contexte plus large des migrations internes à l’Afrique. En effet, la focalisation sur le passage et le transit oblitère par exemple les processus d’installation au Maghreb de nouvelles figures de migrants, l’importance des espaces intermédiaires comme les métropoles urbaines, ou encore les effets de chaînes dans les zones rurales rejetant la vision misérabiliste qui inspire les politiques publiques européennes et africaines et discutant le cadre des études transnationales qui occulte la fabrique des frontières, les auteurs ébauchent une réflexion sur la question du (co)développement, en mettant en lumière les fonctions liées aux transferts d’argent.
Comportement financier des migrants maliens et sénégalais et développement de leur pays d'origine
"Des flux migratoires aux enjeux collectifs"
Une présentation de Seydi Ababacar Dieng (Centre Auguste et léon Walras)
Le comportement financier des migrants désigne ici l'ensemble de leurs conduites et de leurs pratiques face à l'endettement, l'épargne et son affectation. Sans entrer dans les controverses et thèses relatives à la notion de développement (voir F. Machlup, 1971), il nous paraît important de spécifier le sens de ce concept. Le développement est, selon F. Perroux, un processus de changements mentaux et sociaux qui accompagne et favorise l'augmentation cumulative et durable du produit réel global d'une population. L'importance des montants de transferts financiers des migrants maliens et sénégalais suscite une interrogation légitime. Pourquoi cette manne financière n'est-elle pas utilisée de manière productive pour promouvoir le développement économique et social des pays d'origine ?
La coopérative de transport Guidimakha Djikke au Mali
De la réinsertion individuelle à la réinsertion collective des anciens émigrés
Diaguily SARAMBOUNOU
Au début étaient des transporteurs épars, constitués essentiellement d’anciens émigrés en France. La plupart d’entre eux sont Soninké, originaires du Guidimakha, zone traditionnelle située au Nord de la région de Kayes, s’étendant de part et d’autre de la frontière Mali-Mauritanie. Ils possédaient chacun leur véhicule avec lequel ils comptaient assurer leur réinsertion économique et opéraient à partir de la ville de Kayes (chef-lieu du cercle de Guidimakha). Nous allons voir ce qui a pu motiver la création d’une coopérative de transport et l’impact de cette réinsertion collective tant au niveau des coopérateurs qu’à celui des usagers.
Benkunda-Kayes : La cité des Immigrés
987 foyers vivent là, sur une quinzaine d’hectares, dans ce quartier nouvellement crée sur le site de l’ancien aéroport de Kayes, la première région administrative du Mali, située à environ 600 kilomètres de la capitale. L’endroit a la particularité d’être le domaine des immigrés, des Maliens de l’Extérieur. Son responsable, Bancoury Kouma, lui même immigré de son Etat, est fier de l’initiative. Ce ne sont, malheureusement pas les problèmes qui manquent ici.
Benkunda en langue nationale Bamanan signifie, « lieu de rencontre de l’entente », ou plus simplement, la cité de la paix et de la concorde. Elle compte aujourd’hui 1514 âmes, tous issues de l’immigration ou fils d’immigrés maliens de la France et plus particulièrement des villes des Bagneux et de Montreuil.
France: Centres de rétention: les sans-papiers en colère
Ils protestent contre les conditions d’arrestation et de détention en banlieue parisienne.
Les sans-papiers des trois centres de rétention administrative du Mesnil-Amelot et de Vincennes mènent un mouvement de protestation depuis le mois de décembre. Nombre d’entre eux ont entamé une grève de la faim pour manifester contre leurs conditions d’arrestation et de détention dans ces trois centres de la région parisienne. L’un de leurs leaders, le Gabonais Paul Wem, a été expulsé ce vendredi. Afrik.com fait le point sur le mouvement.
« Liberté, liberté, liberté ! », tels sont les mots scandés par les sans-papiers détenus, depuis le 20 décembre, dans les centres de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Almot et de Vincennes, en banlieue parisienne. C’est pour manifester contre les conditions d’arrestation et de détention que certains d’entre-eux ont entamé une grève de la faim.