Sur l’initiative de l’association «NIIMI-Présence BWA», le peuple bobo, «BWA» au Mali et «BWABA» au Burkina Faso célébrera dans dix ans, le centenaire de la révolte des Bobos de 1916. Dans cette perspective, la communauté éparse de part et d’autre de la frontière des deux pays a communié le samedi 9 Décembre 2006 au Palais de la Culture, autour du douloureux souvenir du 90e anniversaire de ce qui naguère fut appelé la révolte des populations du Haut Sénégal - Niger.
Aux côtés de leurs frères du Mali, les BWABA du pays des hommes intègres étaient valablement représentés par une délégation conduite par le Professeur Wetian Bognounou, botaniste de son état. On notait aussi la présence remarquée de l’Ambassadeur du Burkina Faso au Mali, S.E. Mohamed Sanné Topan de M. Hassen Camara, représentant spécial de cet autre Bobo, Mountian dit Amadou Toumani Touré, Président de la République, des Professeurs Mamadou Lamine Traoré, ministre de l’Education nationale, Bakary Kamian, Agrégé d’histoire et du Dr l’abbé Joseph Tandé Diarra, auteur d’une thèse en Socio-Anthropologie.
Trois temps forts ont marqué la cérémonie : le discours de bienvenue du Président de l’association, Raphaël Diarra ; celui du représentant spécial du Chef de l’Etat et les exposés des conférenciers (Dr Mafing Kondé, Joseph Tandé Diarra et du Professeur Bakary Kamian), suivis des questions - réponses ou des contributions, le tout agrémenté par la musique guerrière du terroir interprétée par la troupe de Sianso et le groupe de Julien Dembélé.
«Non à la sécession» D’entrée de jeu, le président de l’association a tenu à lever l’équivoque. Il ne s’agit pas d’un appel à la sécession encore moins à un repli sur soi. Loin s’en faut, car «NIIMI-Présence BWA» signifie je fais partie, je compte.
Faire partie de quoi, compter parmi qui ?
La question soulève la problématique de l’intégration des minorités et, de façon générale, de l’acculturation en Afrique. L’association que dirige M. Raphaël Diarra milite pour un rassemblement des Bwa autour de leur culture, pour le développement économique, spirituel et moral de leur région.
Il constate que le Bwa, objet de beaucoup de préjugés et de stéréotypes, connaît mal ou peu sa culture. En conséquence, il l’invite à se redécouvrir car il ne saurait s’intégrer à la société s’il ne se connaît pas lui-même. M. Diarra a annoncé la célébration du centenaire de la révolte de 1916 qui servira de cadre d’échange entre le Burkina Faso et le Mali à partir du pays bobo. «Il faut rompre le silence pour se faire entendre»