Le 1er novembre dernier, l’Observatoire sur les victimes des migrations, une organisation italienne, a publié un rapport accablant sur les méthodes employées par l’Italie et la Libye contre les immigrants clandestins. Intitulé Fuite de Tripoli, le rapport mentionne que 8 % des migrants sans papiers qui cherchent à se rendre en Italie passent par la Libye, un pays qui maltraite systématiquement les clandestins par le biais de centres de détentions, dans lesquels se pratiquent la torture et les déportations en plein désert.
Pour lutter contre l’immigration clandestine, l’Italie s’en remet le plus souvent à Frontex, une agence européenne de gardes des frontières. Frontex multiplie les pressions sur les gouvernements des pays d’Afrique du Nord pour qu’ils mettent en place des politiques répressives contre les migrants. Or, la plupart de ces pays ne respectent pas les droits humains, ce qui revient à dire que l’Europe encourage de facto les violations, du moment qu’elles ont lieu en dehors de ses frontières.