Récit de Aichetou , une vie d’esclave : travail sans salaire, châtiments corporels et traites sur mineurs, séparation forcée des parents et enfants et scolarité en péril…
Jeudi 30 septembre 2010, nous,
Biram Dah ABEID, président de Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste de Mauritanie(IRA-Mauritanie), avons reçu des renseignements de certains militants et sympathisants de notre organisation à
Rosso (ville située à 200 km au sud de
Nouakchott, capitale de la Mauritanie), qu’une jeune femme esclave du nom de
Aichetou mint M’BARECK et ses deux filles,
Moyna, 16 ans et
Mabrouka, 10 ans, ont subies des châtiments sauvages, d’un maitre d’esclaves du nom de
Yedali ould Veyjeh, l’homme chapote l’ensemble tribal des
oulad Benioug, qualifié de violent et de méchant par nos sources.
Nos sources ont situé la demeure de
Yedali et son clan, auxquels sont attachés, comme esclaves domestiques et par ascendance,
Aichetou, et ses enfants, au PK 14, sur la route de
Rosso. Nous demandions à nos amis d’expliquer aux victimes notre disponibilité à les assister pour se libérer de l’esclavage et qu’ils peuvent se mettre en contact avec nous à
Nouakchott.
Aichétou , très fragile et ayant peur des ses maitres n’a pas pu faire le pas de s’enfuir chercher l’assistance de IRA, mais à sa place, sa sœur Moyna, qui avait fuit ses maitres des années avant, arrive dans les bureaux de l’ IRA, à Nouakchott, le vendredi 01 octobre 2010. Elle sollicita notre assistance pour libérer sa sœur et ses enfants . Nous décidions de la faire accompagner par trois de nos cadres et militant, Issa ould Alioune, Moloud ould Bouby et Abdoul Ahad ould Bouthiah. Ils quittèrent Nouakchott vers 23h, arrivèrent tard dans la nuit au PK 14, ils trouvèrent la pauvre Aichetou, ses enfants et son mari, sous un hagard de fortune (demeures habituelle des esclaves domestiques chez les arabo-berbères) ; elle décida après concertation avec son mari d’accompagner sa sœur et notre mission suscitée, pour porter plainte contre ses maitres, et voilà ce qu’elle raconte :